►►Sur le fleuve Konkouré qui descend du massif du Fouta Djallon au centre de la Guinée, l’impressionnante structure de la centrale hydroélectrique de Kaléta se reflète dans les eaux. Cet ouvrage fournit une électricité stable à la capitale, Conakry, et aux villages des montagnes du nord. Qu’elle figure désormais sur le billet de 20.000 francs guinéens offre un contraste saisissant avec la situation d’il y a dix ans.
CONAKRY-Le ronflement des générateurs diesel ponctuait autrefois les nuits de Conakry, malgré la renommée de la région comme étant le « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». Plus de 70% de l’électricité guinéenne provenait autrefois d’un fioul coûteux et polluant, avec des coûts élevés et un réseau fragile entravant gravement le développement économique.
« Avant la construction de Kaléta, les coupures de courant étaient fréquentes. Nous en subissions presque quotidiennement, parfois pendant des heures », se souvient Alhassane Bangoura, un interprète local ayant travaillé sur le projet.
En août 2015, la centrale construite par China International Water and Electric Corporation (CWE), filiale de China Communications Construction Group Company, est entrée en pleine capacité opérationnelle.
Sa production annuelle moyenne de 1,125 milliard de kWh d’électricité propre a comblé près de la moitié du déficit national et augmenté la part des renouvelables dans le mix énergétique guinéen.
« Le réseau de transmission construit avec la centrale achemine le courant de la capitale vers 11 préfectures. Des zones reculées ont accédé à une électricité stable pour la première fois », explique Djenabou Diallo, directeur financier de la société de gestion de la centrale électrique de Kaléta.
En 2021, la centrale de Souapiti, également construite par CWE en amont sur le Konkouré, a démarré ses opérations.
Avec une capacité combinée de 690 mégawatts, Kaléta et Souapiti fournissent désormais plus de 80% de l’électricité guinéenne, libérant le pays de sa dépendance au fioul.
Cette énergie verte fiable a aussi transformé la Guinée, passée d’Etat déficitaire en exportateur net, qui alimente désormais six pays voisins dont le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone.
« Avant, nous peinions à satisfaire la demande locale. Maintenant, nous illuminons les nuits des pays voisins », s’exclame Djenabou Diallo à Xinhua avec fierté.
Dans la salle de contrôle de Kaléta, M. Bangoura assiste une équipe locale. Membre du personnel d’exploitation, son parcours illustre aussi la force de la coopération technique sino-guinéenne.
« De la construction à l’exploitation, nous avons reçu une formation systématique en soudure, électricité et maintenance. Le ‘transfert de savoir’ des ingénieurs chinois nous a offert des compétences précieuses », témoigne-t-il.
A son apogée, le projet Kaléta a créé plus de 1.500 emplois locaux. Depuis la phase opérationnelle en 2016, CWE et le gouvernement guinéen ont sélectionné près de 100 stagiaires pour étudier en Chine ou dans des universités locales.
« Apprendre à pêcher plutôt que donner un poisson », philosophe Chen Qiuhan, directeur du développement marché de CWE Guinée.
Le programme de formation et de mentorat de Kaléta a été répliqué avec succès à Souapiti. Nombre de techniciens locaux formés à Kaléta sont devenus tuteurs sur le nouveau projet.
Aujourd’hui, les équipes guinéennes gèrent seules la maintenance courante et participent à la planification des deux centrales. « Nos amis chinois nous ont enseigné non seulement la technologie, mais la philosophie du développement durable », note M. Bangoura.
L’équipe du projet a fait don d’équipements bénéficiant à environ 20.000 riverains, tandis que des journées portes ouvertes ont attiré régulièrement des centaines d’enfants du coin.
« Les constructeurs chinois jouaient au football avec nous, célébraient nos fêtes et respectaient notre culture comme des amis. Quand un membre de ma famille est tombé malade, un collègue chinois a contacté l’équipe médicale chinoise et nous a conduits à l’hôpital », raconte Alhassane Bangoura.
A la nuit tombée, les lumières de Kaléta scintillent comme des étoiles dans la vallée. Dans les foyers, des enfants étudient sous les lampes, les usines bourdonnent et les villes des pays voisins s’épanouissent grâce à l’électricité guinéenne.
« CWE s’engage à renforcer la coopération avec le gouvernement guinéen. En développant durablement le secteur énergétique, nous soutiendrons mieux sa vision minière », assure M. Chen.
Le billet de 20.000 GNF à l’effigie de la centrale incarne non seulement les progrès du pays ouest-africain, mais porte aussi un message qui traverse montagnes et mers : une véritable coopération garantit que la lumière du progrès atteigne chaque coin du monde.
By Xinhua