►►Les délégations russe et ukrainienne ont tenu mercredi soir au palais Ciragan, à Istanbul, leur troisième session de négociations de paix et sont convenues à cette occasion d’un nouvel échange de prisonniers, mais se sont opposées sur les termes d’un cessez-le-feu et une éventuelle réunion présidentielle.
ISTANBUL- Les délégations russe et ukrainienne ont tenu mercredi soir au palais Ciragan, à Istanbul, leur troisième session de négociations de paix et sont convenues à cette occasion d’un nouvel échange de prisonniers, mais se sont opposées sur les termes d’un cessez-le-feu et une éventuelle réunion présidentielle.
Vladimir Medinski, conseiller du président russe, et Roustem Oumerov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, étaient à la tête des délégations de leur pays respectif. Les pourparlers à huis clos ont été présidés par le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.
A l’issue des pourparlers, qui ont duré moins d’une heure, M. Oumerov a déclaré lors d’une conférence de presse que l’Ukraine continuait d’insister sur un cessez-le-feu complet et inconditionnel comme fondement essentiel d’une diplomatie efficace.
« Nous sommes prêts à accepter un cessez-le-feu dès maintenant et à entamer des négociations de paix substantielles, et c’est à l’autre partie d’accepter cette étape fondamentale vers la paix », a affirmé M. Oumerov.
« Nous insistons sur le fait qu’il doit s’agir d’un véritable cessez-le-feu. Il doit inclure l’arrêt complet des frappes sur les infrastructures civiles et essentielles », a-t-il ajouté.
Les pourparlers interviennent après que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé mardi que Moscou et Kiev avaient des positions « diamétralement opposées » quant à la manière de mettre fin au conflit, notant qu’il restait « beaucoup de travail » à accomplir.
La partie ukrainienne a proposé à la Russie d’organiser une réunion entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky « avant la fin du mois d’août », à laquelle la participation des présidents américain Donald Trump et turc Recep Tayyip Erdogan serait « particulièrement précieuse », a-t-il indiqué.
Lors d’une conférence de presse séparée après les pourparlers, M. Medinski a annoncé que la Russie et l’Ukraine étaient convenues d’échanger chacune 1.200 prisonniers de guerre, y compris une proposition de Moscou visant à échanger environ 30 civils détenus par l’Ukraine dans la région de Koursk.
La Russie a restitué les corps de 7.000 soldats ukrainiens tombés au combat et est prête à en restituer 3.000 autres, a-t-il poursuivi, demandant le retour de tous les soldats russes décédés en Ukraine.
Il a également signalé que la partie russe avait proposé de créer trois groupes de travail en ligne avec l’Ukraine pour traiter des questions politiques, humanitaires et militaires, et a demandé à Kiev de réfléchir sur la proclamation d’un cessez-le-feu de courte durée, de 24 à 48 heures, le long de la ligne de contact afin d’évacuer les soldats blessés et de récupérer les corps de ceux tombés au combat.
En ce qui concerne la rencontre entre MM. Poutine et Zelensky proposée par l’Ukraine, M. Medinski a dit qu’une telle rencontre n’était pas envisagée tant que certains processus n’étaient pas achevés.
Dans le même temps, M. Zelensky a écrit sur X après les pourparlers que la neuvième phase d’échange de prisonniers avait eu lieu « aujourd’hui », impliquant plus de 1.000 personnes du côté ukrainien, y compris des « personnes gravement malades et blessées ».
« Il est important que les échanges se poursuivent », a-t-il souligné.
Dans son discours d’ouverture des pourparlers, M. Fidan a exhorté les deux délégations à s’engager dans des négociations axées sur les résultats visant à parvenir à un cessez-le-feu et, à terme, à mettre fin à la guerre.
« Notre objectif est de mettre fin dès que possible à cette guerre sanglante, qui a coûté très cher », a souhaité M. Fidan.
Si les deux précédents cycles de négociations à Istanbul, qui se sont tenus le 16 mai et le 2 juin, ont permis l’échange de milliers de prisonniers de guerre et de corps de soldats tombés au combat, ils n’ont guère fait progresser le processus de cessez-le-feu.
