CamerounOnline.ORG | Yaoundé, 4 août 2025 — Le processus électoral en vue de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun entre dans une phase décisive. Ce lundi, le Conseil Constitutionnel a officiellement lancé les audiences publiques relatives aux recours introduits contre les décisions rendues par Élections Cameroon (ELECAM).
Au total, 36 recours ont été déposés, contestant principalement le rejet de candidatures à la magistrature suprême. Ces recours font suite à l’annonce faite par ELECAM le 26 juillet 2025, selon laquelle seulement 30 des 100 candidatures déposées ont été validées.
Les audiences sont présidées par le Président du Conseil Constitutionnel, Clément Atangana, conformément aux dispositions du Code électoral camerounais. Celui-ci accorde un délai de 48 heures aux candidats recalés pour déposer un recours, et impose au Conseil un délai de dix jours pour rendre ses décisions. Ainsi, la liste définitive des candidats à la présidentielle devra être publiée au plus tard le 11 août 2025.
Des recours emblématiques
Plusieurs recours se démarquent par leur portée politique ou par les figures impliquées :
Maurice Kamto, candidat de l’opposition et représentant du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), conteste le rejet de sa candidature et sollicite sa réintégration dans la course.
Robert Kona, quant à lui, n’a pas déposé de candidature mais a introduit un recours remettant en cause la validité de la candidature de Cabral Libii, porte-étendard du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN).
Le président sortant Paul Biya, investi par le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), fait également l’objet de deux recours visant à invalider sa candidature. Les requérants sont Léon Theiller Onana, dont la propre candidature a été rejetée, et Bertin Kisop, du CPSJ, qui a déposé trois recours :
L’invalidation de la candidature de Paul Biya ;
La récusation de plusieurs membres du Conseil Constitutionnel, dont Clément Atangana et Adolphe Mnkoga She ;
La réintégration de sa propre candidature.
Une vague de demandes de réintégration
La majorité des requêtes déposées concernent la réintégration de candidatures rejetées. De nombreux candidats avancent des erreurs administratives ou des vices de procédure ayant entaché la décision d’ELECAM. Parmi eux :
André Marie Dibamou (JDC)
Jean Blaise Gwet (MPCC)
Mbabio Ngono (LD)
Ramah Nyeyeh (MOREP)
Bessiping (RFERE)
Gabriel Mouafo (RGPC)
Jacob Dimgon (indépendant),
et bien d’autres encore.
Un enjeu crucial pour la crédibilité électorale
Le rôle du Conseil Constitutionnel comme arbitre des litiges préélectoraux est aujourd’hui plus que jamais central. Ses décisions auront un impact direct sur la composition finale du scrutin présidentiel, mais également sur la perception de la transparence et de la légitimité du processus électoral.
À quelques jours de la date limite du 11 août, le pays retient son souffle. Les prochaines décisions du Conseil Constitutionnel ne détermineront pas seulement qui pourra figurer sur le bulletin de vote, mais pourraient aussi façonner l’avenir démocratique du Cameroun.