À 92 ans, le président camerounais Paul Biya, doyen des chefs d’État dans le monde, a procédé à un vaste remaniement de l’armée. Annoncés mardi par une série de décrets, ces changements concernent presque toutes les branches des forces armées : de nouveaux chefs d’état-major pour l’infanterie, l’armée de l’air et la marine ont été nommés, et huit généraux de brigade ont été promus.
Parmi eux figure le coordinateur du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), unité spéciale au cœur du dispositif sécuritaire du régime. Un nouveau conseiller militaire spécial à la présidence a aussi été désigné.
Ces décisions surviennent deux jours après que Biya a confirmé sa candidature pour un huitième mandat lors de l’élection prévue le 12 octobre. Ce scrutin pourrait le maintenir au pouvoir jusqu’à presque 100 ans, malgré une contestation croissante et des doutes sur sa capacité à gouverner.
Selon des analystes, cette réorganisation vise à s’entourer de fidèles au sein de l’armée pour prévenir toute contestation. Le Cameroun reste confronté à de graves défis sécuritaires, entre la crise anglophone et les attaques des islamistes venus du Nigeria.
Le gouvernement n’a fourni aucune explication à ce remaniement, qui rappelle une manœuvre similaire l’an dernier, après un séjour prolongé de Biya à l’étranger qui avait relancé les spéculations sur sa santé.
