►► Relevant que l’ex membre du gouvernement Biya semble devenir un « chantre » de la « désinformation », le Conseiller municipal de la ville de Maroua déconstruit le « discours victimisant » et « méprisant » tenu par le président FSCN, à l’égard de talentueux et femmes d’affaires crédibles du Septentrion « qui se sont distingués sous le régime du Président Paul Biya ».
►► Docteur Likiby Boubakar s’est livré dans une envolée épistolaire adressée à l’ex Ministre l’Emploi et de la Formation professionnelle. AFRIQUE54 vous livre l’intégralité sa réplique aux incohérences de Tchiroma.
« Lettre ouverte à M. Issa Tchiroma Bakary, le désormais ancien Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
J’aurais pu écrire « cher tonton », mais les circonstances et la gravité m’imposent la solennité par l’usage de la civilité requise en pareil posture. Je dirais donc : Monsieur.
Votre lettre ouverte, récemment adressée au Président de l’Assemblée Nationale et aux élites du Septentrion, suscite de légitimes interrogations et appelle, pour des raisons de rigueur intellectuelle, factuelle et historique, une réponse circonstanciée. En ma qualité de conseiller municipal de la ville de Maroua, je m’autorise à apporter les précisions suivantes, mû par la nécessité de clarifier le débat et l’exigence de justice et de la bonne information envers nos communautés.
Nul ne saurait ignorer que, jusqu’à votre démission le 24 juin 2025, vous exerciez les fonctions éminentes de Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle du Cameroun. L’impératif moral que vous avancez aujourd’hui aurait gagné en crédibilité, croyons-le, à s’exprimer plus tôt, alors que la jeunesse du Grand-Nord, pour ne citer que celle-là, attendait de votre leadership la transformation de ses attentes légitimes en résultats concrets. Or, force est de constater que votre bilan ministériel demeure pour le moins contrasté.
À l’heure du rendu des comptes, il n’a guère été observé, grâce à votre « leadership » supposé, de dynamique sociale ou professionnelle propre à répondre aux défis de la formation et de l’employabilité dans nos contrées. Si l’absence d’emplois décents et l’insuffisance de structures professionnelles affectent cruellement le Grand-Nord, comme vous l’affirmez, ce constat interroge davantage la portée de votre action, et non l’évidence d’un renoncement exclusif de la part d’autres élites régionales.
En outre, il est évident que vous aviez la possibilité de faire de grandes choses. LE PRESIDENT PAUL BIYA, contre vents et marées, vous a donné votre chance. Qu’en avez-vous fait ? Vous vous êtes juste préoccupé à faire en sorte de ne plus jamais avoir faim, comme vous l’affirmez si bien : « je n’ai plus faim ». Hélas, les camerounais ne sont pas dupes !
Votre lettre insiste par ailleurs sur la supposée déliquescence du tissu entrepreneurial dans le Grand Nord, allant jusqu’à décréter l’absence d’hommes d’affaires crédibles au sein de nos populations. C’est là une affirmation pour le moins imprudente, voire méprisante, à l’égard de talents qui se sont distingués sous le régime du Président Paul Biya. Qu’il me soit permis de vous rappeler l’émergence de figures telles qu’El Hadj Hamidou Sadou, S.M. Lawane Yaya, El Hadj Madaka Fils, le jeune El Hadj Oumarou Limam, le jeune El Hadj Ousman Mahamat, El Hadj Sadjo Baba, pour ne citer que ces quelques noms emblématiques du Diamaré pour qui j’ai tant de respect. Leur rayonnement économique, leur capacité à créer de la valeur et des emplois, tout comme la résilience dont ils font preuve face à la conjoncture, démentent radicalement le portrait sombre et réducteur que vous proposez.
Au lieu de pointer un déclin imaginaire, une analyse objective commande de reconnaître la pluralité, la vitalité et l’engagement des entrepreneurs du Grand-Nord, qui participent à l’essor du pays tout entier grâce une vision claire et une lanterne avant gardiste : Le Libéralisme communautaire. L’expérience de ces hommes et femmes talentueux du Septentrion s’illustre par l’audace de projets structurants, le recours à l’innovation dans des secteurs disparates tels que l’agro-industrie, le bâtiment, la finance ou encore le transport. Affirmer qu’il ne subsisterait dans nos régions aucune figure économique crédible procède d’une négation volontaire des forces vives, et trahit une volonté d’établir un discours victimisant, nullement fondé sur la réalité empirique. Il conviendrait donc en toute honnêteté intellectuelle d’assumer que beaucoup de choses sont faites et ce qui reste à faire est important.
Dès lors, permettez-moi de vous poser, Monsieur, les questions suivantes, questions qui, parce qu’elles sont mues par le souci du bien public, appellent des réponses rigoureuses et dénuées de feintes rhétoriques :
– Comment justifiez-vous, dans le contexte de votre bilan ministériel globalement jugé peu élogieux par l’opinion publique et les observateurs, votre prétention actuelle à conduire de manière providentielle les destinées du Septentrion et même du Cameroun tout entier ?
– Sur quels fondements factuels et analytiques appuyez-vous l’hypothèse d’une disparition des élites économiques alors même que le terrain nous offre une mosaïque d’exemples de réussite et de résilience ?
– Quelles mesures structurelles et prospectives proposez-vous pour impulser le développement entrepreneurial dans nos régions, au-delà des injonctions rhétoriques et des déplorations ?
– N’est-il pas temps, pour la cohésion et le rayonnement de nos territoires, de transcender les clivages et de reconnaître la diversité des parcours et des apports, plutôt que de répandre un contemplatif pessimisme ?
Il est du devoir des responsables publics, tel que prôné par S.E.M. PAUL BIYA, d’allier exigence morale et mémoire des faits, de célébrer le pluralisme et de fédérer les énergies pour bâtir un Cameroun porteur d’avenir, respectueux du mérite et solidaire dans l’effort. L’Histoire ne retient que ceux qui savent conjuguer vérité, lucidité et générosité dans l’action. Quoi qu’il en soit, Monsieur, par ces mots, je nourris encore l’espoir que vous tiendrez désormais le langage de la vérité. Ainsi, de ce pas, vous quitterez la désinformation où vous semblez devenir le chantre.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de mes salutations cordiales.
Dr. Likiby Boubakar
Conseiller municipal de la ville de Maroua »



